mardi 22 septembre 2015

L'écrin

L’écrin

Enfin me voilà libre,
Fidèle amant du présent,
Insouciant de demain !

Petits et grands poètes qui enivrent
Et la polyphonie fait jardin
Dans mon cœur d’Arlequin.

La main posée sur le livre,
Ton épaule contre mon sein :
Preux pantin du destin !

Simplement se réjouir,
Retrouver l’enfantin,
Petits plaisirs divins.

Ainsi la vie pour s’accomplir,
A tes lèvres prend un bain
Comme à l’oasis le bédouin.

De l’éternité de porphyre,
Jaillissent des mots sans teint
Que chacun prendra pour siens,

Car c’est assez de se ternir
Sur le pauvre sort humain
Et sa sempiternelle fin !

Je suis la rivière sans givre qui berce les bohémiens et n’en délaisse aucun.
Je suis le pas lent du tigre qui ne doute pas du festin qui l’attend au loin.
Je suis le matin sans fin qui sans un soupir est venu cueillir dans le creux de tes mains, sa solitude et son écrin.

H. Seposa



Edouard Manet - La lecture








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