L’enfer
me ment
Se
présente un enfer sans flamme,
Prison
sans terre et sans enclot
A la
barbe d’un ciel sans drame,
L’aliénation
sans froid ni chaud.
Le diable
sans rouge ni corne
D’un
ricanement inaudible,
Alourdit
d’une sueur morne
La
volonté qu’il prend pour cible.
Soumission
à la loi du plus fort
Quand un
sourire devient faiblesse,
Que
chaque matin à l’aurore
L’on se
réveille avec une laisse !
Aller
mendier maigre salaire,
Le dos
bien droit la face claire,
Perdu
dans l’illusion de plaire
Quant au
miroir tout est misère !
Le bruit,
masque d’indifférences
Résonne
dans les grandes villes,
Donnant l’illusion
de mouvance
D’un sol
grouillant mais infertile.
Marche de
soldats immobiles
Sans
clairon pour annoncer la guerre,
Car
chacun dort sur son île
Et ne se
voit en va-t-en-guerre.
Alors la
mort se désespère
D’accueillir
sous sa jeune faux
Des âmes mortes
avant l’hiver,
Des âmes
déjà au tombeau !
H. Seposa
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Luigi Miradori (dit Genovesino), Cupidon endormi, vers 1652
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